Marie-Françoise Baril a réalisé une exposition mettant à l'honneur les dix-huit Pazayacois « morts pour la France ».
Le plus jeune avait 19 ans, le plus âgé 46 ans. A peine entrés dans la vie active ou déjà bien établis, avec femme et enfants, ils étaient étudiants, cultivateurs, boulanger, épicier, tailleur, valets de chambre. Les moins chanceux ont été tués après seulement une dizaine de jours de combat, ou bien quelques jours avant l’armistice.
Les dix-huit enfants de Pazayac tués pendant la première guerre mondiale, dont les noms sont gravés sur le monument aux morts, sont désormais un peu moins anonymes, grâce aux recherches effectuées par Marie-Françoise Baril. Avec persévérance, celle-ci a interrogé les Archives départementales (Dordogne et Corrèze), le fichier national du Mémorial 14-18 pour le centenaire et bien sûr les anciens de la commune. Après un long et fastidieux travail de recoupement, elle a réuni des renseignements précis sur des dix-huit Pazayacois tués pendant la Grande guerre. A partir desquels elle a réalisé pour chacun une fiche rappelant leur état-civil, leur parcours militaire, leurs états de service, quelques éléments biographiques et des indications sur leur descendance éventuelle dans la commune.
Complétées par des reproductions de leur « fiche contingent » et des extraits de leurs états de service, ces dix-huit fiches forment des panneaux précieusement conservés à la mairie (ils sont visibles aux jours et heures d’ouverture de la mairie). Et Marie-Françoise Baril espère toujours recueillir des renseignements complémentaires auprès des familles.
Les mobilisés étaient âgés de 18 à 42 ans.
Barrot Adrien : né le 23 août 1886 à « Bordas » de Villac, mobilisé à 29 ans le 2 novembre 1915, décédé à Pazayac le 23 janvier 1918 après avoir été gazé le 21 février 1916 dans la Somme. Boulanger de profession, il a combattu deux ans et un mois contre l’Allemagne avec le 37ème Régiment d’infanterie coloniale.
Chevalier Jean : né le 20 novembre 1889 à « Lachèze » de Mansac, mobilisé à 24 ans le 1er août 1914, mortellement blessé par un éclat d’obus à la tête près de Verdun le 20 mai 1916. Cultivateur, il avait fait son service militaire de 1910 à 1912 avant de combattre, toujours au sein du 126ème Régiment d’Infanterie, pendant un an, 9 mois et 17 jours contre l’Allemagne.
Coste Michel, dit Marcel : né le 10 novembre 1885 au bourg de Pazayac, il avait fait son service d’octobre 1906 à septembre 1908. Incorporé à 28 ans, le 3 août 1914, au 211ème Régiment d’Infanterie, il a été porté disparu un mois et 18 jours plus tard, à Bois Bouchaud, au cours de la première bataille sur la Meuse. Commis épicier, il s’était marié avec Anne Foucaud le 19 novembre 1911 à Pazayac.
Darche Hubert : né le 9 mai 1893 à Millac d’Auberoche, valet de chambre à Blanquefort (Gironde) mais domicilié à Pazayac où son père résidait, il fut incorporé à 20 ans, le 26 novembre 1913, au 78ème Régiment d’Infanterie avant d’être tué le 28 août 1914 au Bois de Gerfaux, près de Rancourt (Meuse) après seulement 26 jours de campagne.
Pradel de Lamaze Jules Daniel Charles : né le 19 novembre 1896 à Brive, étudiant, ce fils de notaire s’était engagé à 18 ans, le 2 janvier 1915, au sein du 21ème Régiment de Chasseurs . Il fut tué le 5 janvier 1916 d’une balle en pleine poitrine dans une tranchée au nord de Roclincourt, près de Verdun, après un an et 18 jours de campagne.
Pradel de Lamaze Jean : frère aîné du précédent, né le 22 octobre 1889 à Brive, étudiant en droit, il avait été mobilisé à 24 ans, le 1er août 1914, au sein du 28ème Régiment d’artillerie. Blessé au combat lors de la grande bataille de Verdun, il a succombé le 18 avril 1916 à l’hôpital de Sainte Menehould (Meuse), après un an, 8 mois et 16 jours de campagne.
Froidefond Marcellin : né le 31 décembre 1890 à « Daudevie » de Pazayac, ce cultivateur avait effectué son service d’octobre 1911 à octobre 1913 comme infirmier, participant aux campagnes d’Algérie (1912) et du Maroc (1913). Incorporé à 23 ans, le 3 août 1914, à la 12ème Section d’infirmiers militaires, il est mort le 15 février 1919 à l’hôpital militaire de Venise (Italie) des suites de maladie contractée en service pendant la campagne d’Italie, après cinq ans, six mois et 12 jours de campagne.
Gagnebès Jean-Baptiste : né le 9 mars 1883 au « Gour » de Pazayac, ce cultivateur avait effectué son service de 1904 à 1906 et s’était marié avec Marie Laumond le 27 juillet 1911 à Paris (17°). Incorporé à 31 ans au 11ème Régiment d’infanterie, le 14 août 1914, il fut grièvement blessé au cours de la bataille de Champagne et déclaré mort le 23 janvier à Saint-Jean-sur-Tourbe (Marne), après 5 mois et 9 jours de campagne.
Gagnebet Marcelin : frère cadet du précédent, il était né le 12 avril 1892 à « Renaudet » de Saint-Pantaléon-de-Larche. Valet de chambre, il fut incorporé à 21 ans pour le service militaire au 21ème Régiment d’infanterie, en octobre 1913, avant de participer aux premiers combats en Lorraine et Alsace. Il a été tué à l’ennemi le 19 août 1914 à Hersbach (Alsace) après 17 jours de campagne.
Granger Jean-Gaston : né le 6 avril 1882 au « Gour » de Pazayac, réformé pour le service militaire, il avait été mobilisé à 33 ans, le 10 juillet 1915, avant d’être tué le 28 août 1918 à Chavigny (Aisne) où son régiment, le 325ème Régiment d’infanterie, participait à l’offensive française pour percer les lignes allemandes. Il a effectué 3 ans, 1 mois 16 jours de campagne.
Maury Baptiste : né le 3 mars 1879 à « Chaminant » de Cublac, garçon d’hôtel, il avait effectué son service de 1900 à 1903 avant d’incorporer la gendarmerie en 1904. Marié le 8 décembre 1904 à Anna Labarou à Saint-Etienne (Loire), mobilisé en 1914 à 35 ans, il a disparu en mer lors du torpillage du croiseur « Sant’Anna » par un sous-marin allemand le 11 mai 1918 au large de la Tunisie. Il a effectué 3 ans, 9 mois et 9 jours de campagne.
Poujade Emile : né le 21 mai 1898 au bourg de Pazayac, cultivateur, il fut incorporé à 19 ans le 3 mai 1917 au 100ème Régiment d’infanterie, avant d’être fait prisonnier le 15 juillet 1918 à la ferme de la Bourdonnerie. Il est décédé en captivité de tuberculose le 8 novembre 1918 au lazaret d’Herlsberg (Allemagne) après 1 an et 26 jours de campagne.
Pougeade Joseph : né le 11 juillet 1872 à « Puyjarin » de Mansac, il avait effectué son service comme infirmier de 1894 à 1896. Tailleur d’habits, il avait été mobilisé à 42 ans en août 1914 avant de rejoindre une section d’infirmiers. Il est mort en service commandé, écrasé par un train près de la gare de Souilly (Meuse) le 1er novembre 1918, après 4 ans et 3 mois de campagne.
Ranoux Adrien : né le 15 janvier 1890 à « Guilbonde » de Terrasson, cultivateur, il effectua son service de 1911 à 1913 avant d’être mobilisé à 24 ans le 3 août 1914 au sein du 127ème Régiment d’infanterie. Il fut tué à l’ennemi le 3 septembre 1916 à Maurepas (Somme) lors de la grande offensive de la Somme, après 2 ans et 1 mois de campagne.
Soleil Albert : né le 19 mars 1892 au bourg de Pazayac, valet de chambre, il fut incorporé à 22 ans en octobre 1913 au 100ème Régiment d’infanterie et fut tué le 10 septembre 1914 à « Petites Perthes » dans la Marne, lors de la première bataille de la Marne, après 1 mois et 8 jours de campagne.
Soleil Georges dit Jules : frère cadet du précédent, il était né le 23 avril 1895 au bourg de Pazayac. Garçon de café à Château Langon (Seine-et-Marne), incorporé à 19 ans, en décembre 1914, il fut tué le 21 août 1917 à Gumnica (Grèce) au cours des combats contre l’armée autrichienne à la frontière gréco-serbe, après 2 ans, 7 mois et 26 jours de campagne.
Verlhac Pierre dit Marcelin : né le 1er juillet 1880 à « Daudevie » de Pazayac, il fit son service en 1901 et 1902. Vigneron, marié le 8 juin 1908 à Brouchaud avec Joséphine Deglane dont il eut deux enfants, Marcel et Adrien, nés en 1912, il fut mobilisé à 34 ans, en août 1914 au 220ème Régiment d’infanterie avant d’être tué 13 jours plus tard, le 24 septembre 1914 à Saint-Rémy (Meuse), lors de la grande offensive de la Meuse.
Vignal Léon : né le 29 avril 1880 au bourg de Pazayac, cultivateur, il fut incorporé pour son service en octobre 1912 avant de participer aux premiers combats en Alsace-Lorraine et d’être tué le 20 août 1914 à Dieuze (Lorraine) après 18 jours de campagne.